article teknival breton
Loin des gros rassemblements qu'ont connu la Prévalaye à Rennes ou Trémusson à Saint-Brieuc, la manifestation du fort Saint-Père ne se sera pas trop fait remarquer.
Hier après-midi, le rassemblement s'est achevé sur un bilan positif. Avec une moyenne de 3 500 participants, les teufeurs ont été trois fois moins nombreux que prévu. Ils se sont limités à faire la fête dans le fort Saint-Père.
C'est le soulagement général qui prédomine à la fin de la Free multi sons. Le principe d'un teknival dans le fort de Saint-Père était loin de faire l'unanimité. mais les autorités, les élus et les riverains s'accordent à dire aujourd'hui que ce fut un moindre mal. « Franchement, on s'attendait à pire », reconnaît sans détour Joël Masseron, le maire de Châteauneuf.
Sa commune, située à quelques mètres du rassemblement, n'a pas souffert de la présence des teufeurs. « Dans l'ensemble, les habitants disent que les nuisances ont été très limitées. Certes, il y a eu un peu de bruit mais pas beaucoup plus que lors d'autres manifestations au fort ». Il faut dire que les forces de l'ordre étaient là en nombre pour canaliser les teufeurs. « Les participants ont bien joué le jeu en restant dans l'enceinte. Même les champs environnants et les parkings ont été respectés », se félicite Jean-Philippe Setbon.
La pluie a calmé le jeu
La raison de cette bonne conduite est évidemment liée à la fréquentation. Pendant ces trois jours, on a été très loin des 12 000 personnes prévues. Contre toute attente, c'est la nuit de vendredi qui a été la plus suivie avec 4 500 participants. La motivation des raveurs a été largement douchée samedi. « C'est vrai que s'il avait fait meilleur, on aurait été plus nombreux. Mais l'ambiance était là, ça bougeait bien et cela aurait été pareil si on avait été trois fois plus », estime un organisateur.
« Je n'ai jamais été aussi heureux qu'il pleuve », plaisante pour sa part Jean-Francis Richeux, le maire de Saint-Père. « La majorité avait un bon esprit mais ça peut vite basculer. Le principe de laisser des jeunes livrés à eux-mêmes est dangereux ». Malgré plus de deux kilomètres de barrièrage autour des remparts et des douves, une jeune fille s'est faufilée un passage dimanche, un peu avant une heure du matin. Elle a fait une chute de 2,50 m dans une cave et a été grièvement blessée. Les secours, postés à quelques mètres du drame, ont pu l'évacuer rapidement sur Rennes. « Le fort ne se prête pas une free party. Cet accident est vraiment malheureux et nous conforte dans l'idée que réquisitionner ce site n'était pas le bon choix », constate Jean-Francis Richeux. De toute façon, hier soir la préfecture a été claire. « Même si cela s'est bien passé dans l'ensemble, j'ai dit aux organisateurs que le rendez-vous n'est pas pris pour l'année prochaine. L'opération ne se répétera pas au fort », assure Jean-Philippe Setbon, le sous-préfet.
Karin SOULARD.